Canicule 2025 : 2 200 écoles fermées, un système scolaire à bout face au climat

L’épisode caniculaire de juin 2025 restera comme l’un des plus marquants de ces dernières années. En pleine période d’examens, plus de 2 200 écoles et établissements ont dû fermer leurs portes dans 80 départements. Une mesure d’urgence, faute de mieux, révélatrice de la fragilité du bâti scolaire face à la montée des températures.

Les chiffres du rapport de l’Alliance écologique et sociale sont sans appel : plus de 80 % des écoles françaises ont été construites avant 1975, à une époque où la question du confort d’été n’existait tout simplement pas. Murs épais, fenêtres fixes, absence d’isolation ou de ventilation : tout concourt à transformer les salles de classe en véritables serres. Or, selon Météo-France, la France pourrait connaître jusqu’à cinquante jours de canicule par an d’ici 2050.

Des bâtiments scolaires dépassés par le climat

Dans ce contexte, la question n’est plus de savoir si l’école doit s’adapter, mais comment. Les fermetures massives de juin ont entraîné une désorganisation sans précédent : examens reportés, gardes improvisées, cours annulés. Pour les enseignants comme pour les élèves, les conditions d’apprentissage sont devenues intenables, certaines salles dépassant les 35 degrés en milieu de journée.

Le rapport pointe également les inégalités territoriales. Dans les communes les plus aisées, les bâtiments ont déjà fait l’objet de rénovations énergétiques ou de travaux d’isolation. Ailleurs, notamment dans les zones rurales ou les quartiers populaires, la vétusté du parc scolaire rend toute adaptation quasi impossible sans aide financière massive. Ces écarts risquent d’amplifier les fractures scolaires déjà existantes : les enfants des territoires les moins dotés seront aussi les premiers à subir les effets du climat.

Un plan national réclamé pour sauver le bâti scolaire

Pour l’Alliance écologique et sociale, il y a urgence à lancer un plan national de rénovation du bâti scolaire, à la hauteur de l’enjeu climatique. L’organisation estime à 50 milliards d’euros sur dix ans le besoin de financement pour rénover et adapter les 61 000 écoles, collèges et lycées publics du pays. Au-delà des chiffres, c’est un signal fort qu’elle envoie : si l’école est le premier lieu de protection et d’éducation des enfants, elle doit aussi devenir le premier rempart contre les effets du réchauffement.

La canicule de 2025 aura au moins eu ce mérite : rappeler que l’urgence climatique ne s’arrête pas aux portes des salles de classe.